PRESTATIONS DE L’ORTHOPTISTE

  

Le temps d’évaluation

Dans le cadre du SAMSAH ARRADV 13, l’évaluation dans l’accès à l’information écrite est effectuée par l’orthoptiste tant pour l’usager ayant un potentiel visuel que pour celui en cécité totale. 

  • Bilan de la personne malvoyante

Ce bilan intervient systématiquement en articulation immédiate avec celui de l’opticien effectué le même jour et avec les données médicales permettant d’appréhender la personne dans sa globalité. Comme tout bilan orthoptique Basse Vision, il comporte deux parties :

  • Une première partie, le bilan subjectif qui permet de faire l’inventaire de ce que la personne ne peut plus faire, peut encore faire même avec difficultés et de ce qu’elle aimerait pouvoir refaire. Cette recherche prend en compte toutes les situations de la vie courante en vision de loin, en vision intermédiaire et en vision de prés. Les différents items répertoriés dans ce bilan sont le fruit d’un travail d’équipe effectué avec tous les orthoptistes ayant adhéré dans les années 2003 et 2004, au réseau basse vision dont l’ARRADV portait le pôle de coordination, ce avant la création du SAMSAH ( cf. Le SAMSAH ARRADV Histoire).
  • Une deuxième partie, le bilan objectif dont le but est de mesurer le potentiel visuel conformément aux exigences de la profession avec mise en situation pratique. 

L’intérêt de ce bilan dans le cadre d’un SAMSAH relève de plusieurs données :

  • Le bilan optique étant effectué en amont, le même jour, il permet à l’orthoptiste d’aller dès ce premier temps jusqu’au bout de l’évaluation en essayant en situation pratique, le système grossissant déterminé par l’opticien;
  • La possibilité, a contrario, de différer la mise en situation au cas où elle s’avère trop difficile psychologiquement, pour la personne ayant préalablement été confrontée à sa perte visuelle au cours du bilan optique;
  • L’opportunité d’une durée de bilan plus longue quand elle s’avère nécessaire,  que dans la pratique libérale qui concerne la plupart des orthoptistes.
  • La mise à disposition de tout le matériel technique optique et électronique optimisant une vraie mise en situation permettant plus facilement à la personne de prendre conscience de ses possibilités. En raison de ce matériel technique, le bilan est sauf exception réalisé dans le service. 
  • Bilan orthoptique de la personne non voyante :

Il a pour objectif de déterminer les moyens de communications les mieux adaptés pour la personne en fonction de ses besoins et capacités. Les outils proposés peuvent aller de la machine à lire, en passant par un poste informatique équipé d’outils spécifiques : synthèse vocale, plage tactile en braille, jusqu’à l’utilisation du bloc note braille.

Fin d’évaluation

Le choix va relever de trois paramètres : 

  • Le degré de potentiel visuel de la personne et sa capacité à l’utiliser, qui va déterminer en priorité, la nécessité ou pas d’une rééducation

  • Le projet de vie de la personne au regard de l’accès à la communication qui va conditionner notamment son possible ou pas dans un investissement rééducatif

  • La possibilité ou pas de financer l’aide technique permettant l’accès à la communication. 

En fonction de ces paramètres, trois solutions seront envisagées :

  • Des conseils et informations spécialisés qui pourront porter sur des éléments très variés comme l’éclairage, l’utilisation d’un pupitre, l’aide optique ou électronique déterminée, la bonne distance de lecture ou par rapport au poste TV ou dans d’autres situations concrètes très personnalisées, des préconisations concernant la durée de lecture possible… (la personne ne relevant pas de l’orientation vers une rééducation)
  • L’orientation vers une rééducation afin de rendre possible la bonne utilisation du potentiel visuel. C’est la personne qui prendra la décision de s’investir ou pas dans cette rééducation ou de poser sa préférence pour l’aide humaine. C’est pourquoi, il est souvent pertinent de permettre à la personne de donner cette décision lors du bilan de fin d’évaluation avec le médecin coordonnateur qui s’effectue à distance quand la personne a rencontré l’ensemble des professionnels du service.
  • L’orientation vers l’ASS du service avant d’orienter vers une rééducation quand l’analyse des possibilités de financement de l’équipement technique nécessaire en fin de rééducation est susceptible de ne pouvoir être acquis en raison d’une situation financière précaire.

En ce qui concerne la personne en cécité, la solution relève des paramètres suivant :

  • Le choix de la personne d’utiliser un outil de communication ou de s’appuyer sur de l’aide humaine

  • La nécessité d’orienter la personne vers l’apprentissage d’utilisation de l’aide technique

  • Les possibilités de financement de l’aide technique envisagée. 

Plan de prise en charge ou d’accompagnement

 Il se pose quand la personne doit être orientée vers une rééducation :

  • En ce qui concerne la ROBV, la personne sera orientée vers l’orthoptiste spécialisé le plus proche de son domicile ou d’accès le plus pratique pour elle. Afin d’impliquer davantage son médecin ophtalmologiste, la prescription de cette rééducation sera sollicitée dans la mesure du possible auprès de ce dernier. Le bilan optique et le bilan orthoptique réalisé dans le service seront transmis à l’orthoptiste identifié.
  • En ce qui concerne l’apprentissage de l’outil informatique, la personne sera orientée vers un des quelques spécialistes identifiés sur le département.

Le temps de réadaptation 

Dans ce temps, l’orthoptiste aura surtout un rôle de coordination tant avec les professionnels du service qu’avec des professionnels extérieurs donc dans le cadre d’un travail en transversalité.

En fin d’accompagnement, elle effectuera un bilan avec la personne afin de déterminer avec elle si les objectifs d’accès à la communication ont bien été acquis.

La transversalité

Interne 

Avec le médecin

En dehors des éléments concernant la pathologie visuelle en cause et les éléments médicaux globaux, l’articulation est primordiale en ce qui concerne l’évolutivité de l’atteinte visuelle. En effet, la notion parfois difficile à cerner, d’une évolutivité certaine de l’atteinte visuelle a  un impact très important dans les solutions à proposer concernant l’utilisation du potentiel visuel, déterminé à un moment précis, car le travail même de l’orthoptiste s’appuie uniquement sur ce potentiel à la différence des autres professionnels.

Avec l’opticien

Tout bilan optique est toujours effectué en étroit partenariat avec l’opticien car dans la plupart des situations c’est l’analyse de l’orthoptiste en situation pratique qui permet de conclure sur la pertinence d’utilisation du matériel identifié par l’opticien.

Avec les professionnels réadaptateurs

En raison de la rééducation effectuée à l’extérieur du service, cette articulation demeure insuffisante et reste à travailler.

Avec la psychologue

Du fait de la grande difficulté de confrontation à l’atteinte visuelle qu’engendre souvent le bilan orthoptique, l’avis du psychologue couplé à celui du médecin peut être parfois nécessaire afin de déterminer si un envahissement psychologique important ou un « trouble cognitif » impacte de manière sévère sur l’utilisation du potentiel visuel, compromettant ainsi tout accès à la rééducation dans ce domaine.

Avec l’ASS

L’articulation est importante en ce qui concerne tout ce qui est argumentaire sur le financement des aides techniques à la communication.

Externe

 Avec les orthoptistes de proximité

Dans la mesure où la ROBV leur est déléguée, l’articulation est très importante à tous les temps d’accompagnement de la personne :

  • En fin d’évaluation avec l’envoi des bilans optiques et orthoptiques
  • Pendant l’accompagnement afin de suivre à distance l’effectivité de la rééducation et de répondre à une demande de bilan optique en milieu et/ou en fin de réadaptation
  • En fin d’accompagnement afin de recevoir de l’orthoptiste de proximité, le compte rendu de fin de rééducation 

Avec les opticiens extérieurs au service

Pour l’acquisition et/ou le suivi de maintenance du matériel optique de l’usager

Avec les revendeurs spécialisés

Pour l’acquisition et/ou le suivi de maintenance de matériel technique adapté

Avec les intervenants spécialisés en informatique adaptée

Pour les personnes relevant d’une orientation vers ces professionnels

La sortie du service

Elle est actuellement systématisée au travers d’un entretien de fin de prise en charge. L’objectif est de faire le point avec la personne sur l’autonomie acquise en ce qui concerne l’accès à la communication et l’acquisition ou non du matériel conseillé.

Points particuliers

Le choix de déléguer la ROBV aux orthoptistes de proximité est issu de la mise en place du SAMSAH à partir d’un pôle de coordination d’un réseau Basse Vision s’étant  constitué avec l’ensemble des orthoptistes spécialisés du département.

  • Il a comme avantage de garder le lien avec l’ophtalmologiste traitant et ne pas faire de concurrence à ces professionnels car cette prestation relève d’une prise en charge par l’assurance maladie dans le cadre libéral.
  • Il a comme inconvénient de réduire l’articulation du travail de ce professionnel avec les autres réadaptateurs du service par manque de disponibilité de ces professionnels. 

Par ailleurs, il importe de souligner que :

  • Un nombre important d’orthoptistes compétents ne disposent pas du matériel optique et/ou électronique nécessaire à la bonne rééducation-réadaptation des personnes en raison de son coût, et, que peu de ces orthoptistes ont possibilité d’effectuer leur rééducation au domicile des personnes comme le font les professionnels réadaptateurs du SAMSAH.

Au regard de ces données, il peut paraitre pertinent de :

  • Pouvoir proposer du prêt de matériel (émanant du SAMSAH) à ces professionnels
  • Disposer dans le SAMSAH, d’un orthoptiste pouvant effectuer de la rééducation au domicile quand elle ne peut être réalisée par les orthoptistes de proximité

La ROBV est :

  • D’une part, le seul domaine où la prise en charge financière Assurance Maladie est mise en place
  • D’autre part, le domaine de prise en charge parfois seul concerné, en particulier dans les atteintes visuelles modérées, où la personne peut ne témoigner de difficultés, que dans l’accès à la lecture et/ou à l’écriture. Malgré l’impossibilité alors, pour l’orthoptiste, de ne pouvoir s’appuyer sur d’autres professionnels pour ce qui ne relève pas de sa compétence exclusive, ce mode de prise en charge prend toute sa place dans le contexte d’une prise en charge graduée de la déficience visuelle. (c.f. lien suggestions des professionnels)